Le vin boit la tasse

Publié le par Admin.

Bruxelles met la viticulture européenne en danger.

Campagne contre les naufrageurs du VIN  en ligne
Avec la surproduction mondiale, les vins français et européens se vendent mal depuis 2001, malgré les importants efforts de qualité réalisés depuis de nombreuses années. A la baisse de la consommation s’ajoute une forte hausse de production dans les « nouveaux » pays et un fort développement de leurs exportations. Lire la suite...

La concurrence mondiale dérégulée fait rage : hors d'Europe les réglementations sur la qualité sont moins strictes, les droits de plantation illimités ; les grandes compagnies (souvent françaises et italiennes) produisent massivement dans ces pays pour vendre en Europe. Nos exportations sont freinées par l’€ fort alors que les exportations des autres pays sont favorisées par un $ dollar faible et des coûts de production inférieurs aux nôtres.

 Mais au lieu de viser une meilleure maîtrise des volumes, des qualités et des échanges internationaux, la Commission européenne propose des remèdes pires que le mal :  ainsi, le commissaire européen a déclaré fin 2006, devant le Parlement « ce que nous voulons, c'est une dérégulation complète du marché du vin » ; la viticulture européenne sans protection serait dissoute dans un marché mondial du vin, le « world wine ».
 En effet, la Commission Européenne propose plusieurs  mesures de démantèlement en deux temps :

            - d’abord, arrachage de 400 000 hectares de vignes en 5 ans en Europe, soit près de 4 fois le vignoble bordelais !

      - puis, à l’horizon 2013, après cet « assainissement » du marché par arrachage et distillation, dérégulation complète : suppression des mécanismes régulateurs du marché (distillation …), modification des classifications des vins conduisant à des pertes de typicité, rôle accru de la commission européenne au détriment des organes spécialisés.

 Serait ainsi ouverte la voie à l’importation de vins étrangers ne respectant pas la réglementation du vrai vin : ajout de copeaux, d’arômes synthétiques, de levures, autorisation de mélanges avec des vins venus d'ailleurs.

 Ce projet de la Commission s’inscrit complètement dans le schéma libéral qu’elle applique depuis 1992 et 2003 pour les autres productions agricoles mais, cette fois-ci, s’agissant du vin, un cran de plus serait franchi. Les grandes entreprises de production et de négoce pourraient alors prendre facilement, par industrialisation/standardisation et par libéralisation, un marché qui jusqu’à présent leur échappe en grande partie du fait de la typicité des produits et des règles de gestion de cette production.

Face à ce projet, il s’agit de poursuivre l’amélioration de la qualité des vins européens en permettant aux producteurs la maîtrise de leur métier, de leur emploi et de leur revenu et la préservation des apports de la viticulture en termes de culture, de développement local, comme de devises.

Pour cela, l’Europe doit pouvoir rester maître de ses politiques et se protéger sans porter tord aux autres pays et agricultures.

Jean SIMONET, Michel BUISSON
(Rhône) campagne "unis avec Bové" Mars 2007

Publié dans Solidarité

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