Dans les fermes des Jardins de la Clairis et de la carrière

Publié le par Romain

- Visite des partenaires paysans de Consom'Solidaire -

Les photos

Après un joli pique-nique mouillé à Barbizon (pas le cinéma, l'école...), nous voilà partis pour la ferme de Laurent Lafaille (installation en maraîchage, production sept.2007). Depuis qu'il nous a parlé de ses deux hectares, et de son aventure à la projection du film de la Conf', l'endroit est mythique pour nous. Et, en tant que nouveaux adhérents de la partie "place Souham", nous avons décidé d'aller voir comment poussent nos réserves pour l'automne et l'hiver. Lire la suite...


Aller là-bas ressemble à un jeu de piste : trouver la bonne sortie d'autoroute, passer la voie de chemin de fer désaffectée, au sapin déplumé à gauche, puis des virages et des virages, et enfin vous êtes arrivés aux jardins de la Clairis. Finalement ça n'était pas si loin du tout, il suffisait de ne pas se tromper de sortie au début ...

Nous entrons alors par la cour de la maison des parents de Laurent et trouvons une belle demeure, avec une grande cour de ferme, très bien entretenue. Un magnifique saule pleureur nous protège sous ses branches tombantes, le temps d'attendre tout le monde, et c'est parti pour la visite.

Nous commençons par le verger. Laurent nous explique qu'il appartient à ses parents, et qu'il ne fait normalement pas partie de l'AMAP mais comme les arbres débordent de fruits, il nous amènera tout le rab' qu'il pourra... Effectivement, les cerisiers croulent sous les fruits, et les pêchers et le noyer en promettent tout autant pour septembre. Tout en boulottant des cerises, nous nous extasions devant ce spectacle, aboutissement d'une vie de patience : celle de ses parents qui en ont planté les fruits lorsque Laurent était petit.

La visite continue par le champ, juste derrière le verger. L'endroit est plutôt bien exposé, sur une colline (suffisamment surélevée pour ne rien récupérer des pesticides des voisins). Ah oui, je ne vous ai pas dit, on est dans la plaine « petite Beauce de l'Yonne», les fermes autour avoisinent les cent hectares, et le champ de Laurent ressemble à un village d'irréductibles au milieu d'une Gaule occupée. Voir l'article Yonne agricole
Nous comprenons rapidement qu'il y a encore deux mois, ces jardins n'étaient qu'une parcelle de prairie destinée à faire brouter quelques moutons (ce qui accélère la conversion en bio). Autant dire que Laurent prend les choses à la base.
 
Les projets affleurent : là, les tomates, là bas les poivrons et les courgettes. Des rangées de piquets soigneusement alignés et des petites pousses dont on a du mal à croire qu'elles nous rassasieront dans deux mois ! Et, entre les plantes, des cailloux, partout ! Plein de cailloux aux formes improbables, semées là, il y a longtemps et que Laurent commence à évacuer, petit à petit.

Il nous explique les allers-retours répétés sans cesse, pour emmener les cailloux d'un côté et rapporter les arrosoirs d'eau de l'autre. On se sent touché en imaginant ce bonhomme tout seul face à ce rectangle de terre tout nu dont nous attendons tant.

Laurent a eu du courage en se lançant dans ce projet et il lui en faudra encore beaucoup pour arriver au bout. Mais loin de le prendre en pitié, quelque part on l'envie, là au soleil, les pieds dans la terre ; et l'on se dit qu'il faut qu'on se dépêche d'organiser un chantier à la ferme. Pas parce qu'il n'y arrivera pas tout seul, oh non, parce qu'avec toutes ses explications, on sait où il va et comment il a tout prévu pour y aller. Par contre, on aimerait bien nous aussi de temps en temps, aller gratter un bout de terre pour nous débrancher de la vie parisienne ...


On est tellement bien là à prendre l'apéro sous le saule, qu'on ne veut plus s'en aller... Et on voudrait tout savoir : l'azote, les taupins, le projet de puits, les moutons... seulement voilà aujourd'hui, nous sommes touristes et nous nous promettons de revenir bientôt, en ouvrier agricole cette fois, peut être pour construire les serres ?

Comme nous étions bien, à la campagne, tous ensemble, nous avons profité de la balade pour aller à la fête organisée par Rémi, notre paysan-boulanger ...

Changement complet de décors, nous voici dans une ferme qui paraît immense en comparaison (120 ha). Rémi a repris la ferme familiale, sa conversion au bio est progressive ... Nous visitons, nous promenons le long du blé, observons le trèfle qui pousse entre les épis (l'azote encore, qui en étant apporté par les trèfles n'aura pas besoin d'être ajouté en fertilisants chimiques...). Les plantations sont immenses et tout n'est pas encore au bio fixe, mais les projets sont là, palpables et font envie. Rémi a aménagé une salle de spectacles dans une ancienne écurie avec scène, sono et vidéo projecteur.  La musique est bonne, les pizzas délicieuses, les vidéos "live" pertinentes, et il fait bon vivre les expériences artistiques à la ferme.
 
Avis à ceux qui passent du côté de Réau (77), en journée ou en soirée, arrêtez-vous, ça vaut le détour !
 
-Romain-

 

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