La PAC 2015-2020 affaiblie par le Conseil européen : les enjeux sociaux, économiques et environnementaux à la trappe
(Communiqué du 21 mars 2013) La Confédération paysanne est consternée par les décisions du Conseil européen qui affaiblissent les quelques mesures déjà peu ambitieuses tendant à rétablir plus de justice pour tous les paysans.
Le 19 mars, les ministres de l'Agriculture européens sont arrivés à un timide accord sur la future PAC. Par cet accord, la PAC continuera à verser 80% des aides à 20% des agriculteurs. Globalement, les ministres ont donné plus de flexibilité aux Etats membres pour la mise en œuvre des mesures, altérant la dimension européenne de la PAC. C'est le résultat d'une Europe construite à la va-vite, sans objectif politique.
Le plafonnement obligatoire des aides est abandonné alors que la Confédération paysanne avait soutenu l'amendement présenté au Parlement européen qui le portait à 100 000 euros par exploitation. La dégressivité des aides à partir de 150 000 euros, l'aide aux jeunes agriculteurs et la maigre aide aux petites fermes sont rendues facultatives pour les Etats membres. Il est pourtant indispensable de mettre en place des mesures en faveur des petites fermes, pourvoyeuses d'emploi et de produits de qualité.
Chaque Etat pourra définir le rythme de convergence des aides, qui sera fortement ralenti, sans objectif final à atteindre, bien que la disparition totale des références historiques soit nécessaire pour mettre fin aux disparités géographiques. La possibilité de majorer les aides sur les premiers hectares, qui va a priori dans le bon sens, n'a été fixée qu'à 65% maximum de bonification. Quasiment toutes les mesures en faveur de l'emploi paysan et permettant la redistribution des aides ont été sabrées ou minorées par les ministres !